© Sergio Grazia
Construits dans l’îlot Villiot-Rappée dans le XIIe arrondissement parisien, les 62 logements sociaux ont été livrés en juillet dernier, ils sont l’oeuvre de l’agence Hamonic + Masson. Les logements totalisant près de 5 120 m² ont été commandités par Paris Habitat lors d’un concours en 2007.
© Sergio Grazia
Malgré leur éclat face au soleil, les deux tours R+11 et R+8 sont difficilement visibles depuis la rue Villiot ou la rue Van Gogh. Pour cause, elles s’intègrent dans un quartier en cours de démolition-reconstruction conduit par l’architecte Buffi. Ces dernières sont cachées par des tours de bureaux ou de logements. C’est en traversant le quai de la Rapée que l’on pourra apercevoir une des tours.
Ce site est donc très dense, les architectes évoquent la «masse critique du laid » pour le qualifier. L’enjeu des architectes a donc été de chercher la lumière là où elle est, c’est-à-dire dans le ciel et de minimiser l’effet de masque dû aux volumes voisins. Ainsi les deux tours sont positionnées de manière à ne pas occulter la lumière de l’autre et à profiter des vides entre les immeubles voisins.
© Frédéric Delangles
Dans la conception de leur projet, les architectes ont essayé de répondre au problème de liaison urbaine entre les immeubles de bureaux et les masses de logements sachant que les bâtiments aux alentours possèdent une certaine rigidité. Par leur projet, les architectes viennent perturber ce paysage éphémère en donnant un coup de souffle, décollant les tours du sol ainsi que des masses végétales traduites par les balcons béton en résine verte. Les places de parking passent au second plan en dédiant le RDC aux habitants en leur proposant un espace ouvert mais protégé de la pluie. Outre sa vocation à promouvoir la vie en société, il assure une cohérence dans l’aménagement du terrain.
© Sergio Grazia
La première chose que l’on aperçoit est bien sûr la façade, celle-ci est actuellement choyée par les villes. La façade de Gaëlle Hamonic et de Jean-Christophe Masson se veut en opposition aux constructions existantes transparentes. Elle se traduit par l’emploi d’un revêtement alternant inox recuit brillant nervuré et bardage nervuré en aluminium laqué avec une finition naturelle brossée.
Les planelles des dalles en inox, les filets de garde-corps également en aluminium anodisé ainsi que les sous-faces des balcons revêtus d’une lasure argentée rendent le bâtiment éblouissant avec l’éclairage de la lumière. Certes la brillance s’atténuera légèrement avec le temps, mais elle gardera sa propriété réflectrice.
© Sergio Grazia
Outre la couleur, la forme a été travaillée de manière à créer une alternative qui offre les plaisirs de la résidence pavillonnaire à savoir le jardin et le dynamisme de la ville et de sa densité qui en résulte. Cette réponse se trouve dans les dalles, en effet la démarche consiste à amener un jardin compact tout autour du logement, une solution alternative au balcon ou loggia.
De différentes formes, différentes avancées, ils animent la façade et cassent les lignes verticales. Ces balcons sont dotés de mobiliers qui permettent aux résidents de s’approprier ces espaces supplémentaires. Les habitants sont protégés des regards indiscrets par la forme des dalles et le dispositif de filet en inox.
© Hamonic + Masson
Outre le réveil des façades, la couleur verte présente sur les façades renvoie aux espaces paysagers de la parcelle. D’un point de vue technique, la structure est portée par les voiles des façades et par le noyau central distribuant les trois ou quatre appartements du niveau. Toutes les cloisons de distribution sont donc « enlevables » afin de s’adapter aux besoins. Les huisseries sont traitées avec une teinte noire.
© Hamonic + Masson
- Maître d’œuvre : Hamonic + Masson
- Maître d’ouvrage : Paris Habitat
- Localisation : Paris XII, 75, France
- BET TCE : SIBAT
- Économiste : SIBAT
- HQE : Franck Boutté
- Date de concours : 2007
- Date de livraison : juillet 2011
- Surface : 5 120 m²
- Budget : 8 300 000 € HT
- Photographes : Frédéric Delangles, Sergio Grazia
