
La proposition de l’agence de Rudy Ricciotti cherche à concilier l’histoire du lieu avec les héritages de l’ère romaine. L’architecte dénude le bâtiment pour ne laisser que l’essentiel, la structure. Elle n’est cependant pas délaissée de travail, de délicatesse.

Telle une forêt protégeant un lieu sacré, le musée de la romanité se dote d’un péristyle de 417 colonnes hautes de 17 mètres. Entraînées dans la danse menée par le vent, les colonnes prennent une position oblique. Leur texture hérite des fibres de bois qui les ont moulées. Seules 140 d’entre-elles soutiennent les 7000 tonnes du musée.

Le projet de Rudy Ricciotti rend hommage au génie romain. Les trois étages du musée acceptant chacun une tonne et demi de charges au mètre carré s’abstiennent de porteurs intermédiaires. Longs de 46 mètres pour une largeur de 42 mètres, les planchers sont réalisés en BFUP dont l’épaisseur avoisine le mètre. L’architecte va plus loin en mêlant génie civil et génie climatique, les planchers caissons ont aussi pour fonction de distribuer les différents réseaux aéraulique.

Le coeur du musée se trouve sous le sol, en clin d’œil au Sanctuaire de la Source, une roche noire fragile et brisée de ciment délivrant l’eau, véritable trésor pour ce pays du sud. Cette eau vient ruisseler dans une atmosphère sombre et bleutée. Ce point central se reproduit au niveau du rez-de-chaussée à travers un bassin en mosaïque. Fraîche en été, brumeuse en hiver, l’eau donne l’élan aux Propylées.

Le bâtiment se couvre d’une mantille de béton enveloppée d’une glycine mauve. Cette fleur symbolise la tendresse et l’amitié dans le langage floral. La structure traduit une pergola méditerranéenne. À son niveau, un restaurant panoramique donnant sur l’Arène de Nîmes, avec un salon de réception.

La transition entre le musée et le jardin archéologique est marquée par la matérialité des lignes verticales du projet. Le visiteur passe des colonnes minérales sculptées aux colonnes végétales des pins. Le jardin est marqué par des vestiges romains. La proposition des architectes se diffère à travers la surface qui est allouée à cet espace public. Outre la surface demandée en programme, elle se prolonge en lieu et place d’anciens bâtiments, rue Ducros. Les autres éléments du programme étant contenus dans les bâtiments rue de la République.

Je vous convie à découvrir la proposition finaliste de Richard Meier & Partners.
- Maître d’œuvre : Agence Rudy Ricciotti
- Maître d’ouvrage : Ville de Nîmes
- Localisation : Nîmes, 30, France
- BET : Lamoureux-Ricciotti
- Date de concours : mai 2012





















